Alimuddin Usmani : Le journaliste Frédéric Haziza, qui intente procès sur procès à l’essayiste Alain Soral, s’est permis de vous qualifier de « néonazi notoire » sur sa page Facebook. Comptez-vous agir sur le plan judiciaire face à ces propos ?
Me Pascal Junod : Alors je ne sais pas s’il faut agir ou pas contre un détraqué notoire...
Alimuddin Usmani de la pravda.ch interviewe Maître Pascal Junod à propos de la décision de justice de la CEDH qui a débouté la CICAD (Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation) et donné raison à un professeur suisse.
Rappel : l’association communautaire avait mis en cause sur son site un ouvrage sur Israël paru en 2005, l’accusant de glisser vers l’antisémitisme. Pascal Junod est aujourd’hui le défenseur d’un graphiste en procès pour une affiche jugée antisémite.
« La CICAD et les autres associations du même type ont tiré autant qu’ils pouvaient sur la corde... Je ne pense pas que ça changera beaucoup la politique de la CICAD qui va attaquer systématiquement, mais au moins on a un garde-fou maintenant qui est placé par la CEDH [Cour européenne des droits de l’homme] »
« La CICAD a toujours utilisé et utilise toujours depuis 1995 cette norme pour dire il y a des idées d’un côté, et puis d’autres qui ne sont plus des idées, qui sont des délits... Leur politique est toujours de jouer sur cette frontière entre le sionisme, l’antisionisme et puis le judaïsme, en faisant des actions qui peuvent être à la base dirigées contre Israël ou le sionisme des propos qu’on va traiter d’antisémitisme. Et ça c’est évidemment leur politique à eux de toujours jouer là-dessus. N’oubliez pas que dans les statuts même de la CICAD, il y a même la défense des intérêts d’Israël »
Me Junod, à propos des attaques calomnieuses de Frédéric Haziza, s’interroge sur la réponse à donner à des personnes en mal de crédibilité. Un procès doit avoir un sens. En proposant avec humour à Haziza d’écrire son blog depuis un asile psychiatrique, l’avocat remet le débat à sa juste place : entre personnes sensées, et avec un fond politique. Dont on peut et doit débattre démocratiquement.
Plus largement, se pose la question de l’utilité de la réponse aux provocations massives et permanentes, dont tous ceux qui résistent à la pression sioniste sont l’objet.